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Les sculptures de l'église en 1880

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     L'Eglise de Saint-Hilaire (extrait du journal le Glaneur du 19 juin 1880)

M. Dunglas, sculpteur à Cherbourg, est à la veille de terminer les travaux d'ornementation de notre église. Cet édifice, une des plus productions de l'art religieux contemporain et dont le véritable architecte fut M. l'abbé Carnet, d'infatigable mémoire, demeurait imparfait à la mort du vénérable curé. La chapelle de la circata restait à faire ; les chapelles latérales n'avaient que les pauvres autels de l'ancienne église, et l'extérieur était d'une simplicité insuffisamment rehaussée depuis par des flèche d'une hardiesse qui va pourtant jusqu'à la témérité.

     Le digne successeur de M. Carnet, désireux de parachever ce beau monument, à confié les travaux à M. Dunglas, sourd-muet, à qui son talent et son caractère concilient partout les sympathies générales. Bientôt, sous le ciseau de l'artiste, on a vu naître, dans l'élégante chapelle de la Sainte Vierge, aux belles fenêtrer à lancettes, tout un peuple de statues, une multitude de colonnettes et de moulures délicates, qui en font un sanctuaire désormais sans rival dans le département de la Manche. Le sculpteur a fait ensuite exécuter par ses ouvriers les autels du Sacré Cœur et de St Joseph, deux autres merveilles.

     Restaient les tympans des portes extérieures qui depuis longtemps attendaient leur ornementation. C'est peut être le triomphe du sculpteur. Le tympan du portail principal, qui représente le Christ remettant les clefs du paradis à St pierre à genoux, à un remarquable caractère de majesté. Le bas relief, au-dessous, représentant les quatre évangélistes avec les armes de Léon XIII au milieu, est finement exécuté. Nous en dirons autant des quatre autres tympans dont voici les sujets :
  • A droite du grand tympan, Jésus bénissant les petits enfants ;
  • A gauche, la Résurrection de Lazare ;
  • Sur la porte méridionale, St Etienne lapidé ;
  • Sur la porte septentrionale, Jésus couronnant sa sainte mère.
     Toutes ces compositions sont d'une grande originalité et accusent un tempérament artistique très vigoureux et très personnel. Los personnages, d'attitudes si variées, sont tous d'une vérité saisissante qui éveille dans l'âme le sentiment religieux. On sent que le sculpteur, spiritualiste et chrétien, les voyait dans son ciel d'artiste au moment où elles faisait jaillir du bloc pour les animer de son âme et de son cœur. C'est qu'à la différence de l'art ancien qui poursuivait le beau pour la forme elle-même, l'art chrétien ne se sert de la forme que pour l'expression de l'idée.

     M. Dunglas à désormais fait ses preuves : il peut compter que mille églises se disputeront l'honneur de posséder un spécimen de son art. (J.Levallois)
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