PERSONNALITES DE SAINT-HILAIRE nées de 1830 à 1873
(classées dans un ordre chronologique)


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DATIN Henri-Michel (1830-1917)

     Né à Saint-Hilaire le 24 janvier 1830, licencié en droit, il fut de 1855 à 1872 notaire dans sa ville natale. Il avait succédé à Me Bréhier-Ducoudray. Il habitait la maison à l’angle de la rue de Paris et du Boulevard Victor Hugo, qui fut, il y a quelques années l’étude de Me François Lefort.
     A quarante deux ans, il s’évada du notariat pour réaliser le rêve de sa jeunesse, il se lança à corps perdu dans la littérature.
     Après que Monsieur Paul Mottier eut créé le journal « Le Glaneur de la Manche », le 26 octobre 1878, Henri Datin y apporta sa collaboration littéraire. Les habitants de Saint-Hilaire connaissaient ses œuvres, toutes ont été publiées dans le Glaneur avant de paraître en librairie.
     Henri Datin vint à Paris, collabora à l’Estafette, au Musée des familles, au Petit Journal, au Petit Parisien et publia des romans dont quelques-uns ont eu un certain succès. Citons : Le Pilori 1887 ; Les contes du réveillon 1888 ; Fatale Passion 1891 ; L’enfant abandonné 1895 ; Le Rachat 1899 ; Le Prestige 1904 ; En Wagon 1905 ; Le Bigame 1908.
     Il a publié dans ces divers journaux près de deux cents nouvelles d’une note bien personnelle : Le Homard et La Veilleuse de Monseigneur sont restées légendaires ; reproduites à l’infini, elles ont été traduites en toutes les langues.
     Il fut membre et trésorier de la Société des Gens de Lettres. Il est mort le 16 octobre 1917, à son domicile de Saint-Hilaire. ( Dictionnaire de biographie française).


COSSON Adrien (1839-1937)

Cosson

     Né le 7 décembre 1839 à Saint-Hilaire-du-Harcouët d’une famille d’honorables ouvriers. Il fut ordonné prêtre en 1867. A l’école des Carmes à Paris, il étudia spécialement les Sciences Physiques. Il revint dans le diocèse en 1871 et fut nommé professeur à l’Abbaye Blanche de Mortain. De 1874 à 1877, les paroissiens de Notre-Dame des Champs à Avranches reçurent les bienfaits de son apostolat. Puis curé du Mesnil-Amand, il évangélisa pendant quatorze années cette chrétienne population. C’est alors qu’il fit éditer ses « petites monographies ».
     Il préparait l’histoire de sa paroisse quand, en 1891, il fut contraint par de longues et cruelles souffrances qui avaient épuisé ses forces à prendre un repos.
     Il revint à Saint-Hilaire en 1901, qu’il ne devait plus quitter. Pendant quelques années, il ne put assurer de ministère, mais en 1895, sa santé étant redevenue meilleure et Mgr l’Evêque lui ayant demandé de reprendre une cure, l’abbé Cosson obtint de rester vicaire de sa ville natale.
     L’abbé Cosson aimait écrire et de sa plume alerte il collabora à quelques journaux de la région : Le Glaneur de la Manche, l’Avranchin, la Croix du Mortainais. Son poste de vicaire ne l’empêchera pas de continuer de noter au passage les principaux faits de notre vie paroissiale.
     Ses diverses monographies réunies devaient, en 1900, donner naissance à « l’Histoire Populaire de Saint-Hilaire » où se trouvent condensés les épisodes principaux de notre cité.
     Autorisé en 1904 à sa retirer du ministère actif, pour raison de santé, Adrien Cosson n’en continua pas moins à rendre, selon les mesures de ses forces alors chancelantes, quelques services à la paroisse. C’est ainsi que nos compatriotes le virent, chaque dimanche, célébrer régulièrement la messe de 9 heures appelée « Messe des hommes » ; il tint à remplir ce devoir jusqu'à sa mort le 28 décembre 1937.


ROULIER Jules Auguste (1852-1913)

     Né à Saint-Hilaire, fils de Jules Emmanuel qui avait été maire en 1879, connut une brillante carrière d’avocat et de magistrat qu’il termina à la Cour de Cassation.
     Après avoir été chef du personnel au Ministère de la Justice, il fut nommé avocat général près de la Cour d’Appel de Paris, puis procureur du Tribunal de la Seine.
     C’est lui qui assista le Procureur Général lors du procès avorté du Général Boulanger devant la Haute Cour de Justice en 1890.


AMIARD René (1852-1921)

Amiard

     Manufacturier, succéda à son père Alfred et créa au Vauroux en St Brice de Landelles en 1889 une petite centrale électrique la « SA de l’éclairage électrique de Saint-Hilaire » qui comptait alors 80 abonnés. Cette centrale, était la plus ancienne du département de la Manche, et Saint-Hilaire fut la troisième ville de France à avoir été éclairée.
     René Amiard fut président du Secours Mutuel des pompiers de 1894 à 1911.


LELIEVRE Lucien (1866-1941)

Lelievre

     Né à Saint-Hilaire le 18 février 1866, d’origine fort modeste, ses parents tenaient un petit commerce rue Bergerette. Il refusa de faire des études et se débarrassa rapidement de l’épicerie familiale pour se destiner à la politique, il « plaça » ses fonds dans une affaire de bronze d’art à Paris, devenant l’associé de M. Conteneau « maison Conteneau et Lelièvre ».
     Aux environs de 1920, il abandonna cette affaire à son associé et ne s’occupa plus que de la mairie de Saint-Hilaire dont il était devenu maire le 20 mai 1900, il y restera jusqu’à sa mort. Ses concitoyens lui doivent la construction de l’hospice en 1905. Ce premier chantier ouvert par le jeune maire au début du siècle devait inaugurer l’ère des grands travaux qui contribuèrent si efficacement à l’essor d’un centre commercial des plus actifs.
     Déjà premier chef lieu de canton électrifié grâce à la petite usine du Vauroux, Saint-Hilaire fut doté en 1928 d’un service d’eau et d’un réseau d’égouts. La construction de la salle des fêtes, la constante amélioration de la voirie, les divers aménagements de l’hospice, la cantine scolaire et l’impulsion donnée au Syndicat d’Electrification, témoignent de l’importance de l’œuvre accomplie. Une seule ombre au tableau, le projet de construction d’un groupe scolaire prévu en 1938 qui ne fit pas l’unanimité et provoqua même une crise municipale.

     Lucien Lelièvre a fortement marqué par sa personnalité la gestion de notre cité car c’était un grand administrateur, il ne se souciait pas de ses intérêts personnels, il défendait les intérêts de la commune sans relâche. Malgré les grands travaux d’intérêt public qu’il a su échelonner tout au long de sa carrière, les finances de la ville furent prospères.
     Il savait se montrer très simple avec les humbles. Il était rempli de sollicitude pour les gens aux faibles ressources. Les Sociétés ne l’intéressaient guère, à part la Société des Courses Hippiques qu’il présida pendant plusieurs années à partir de 1911, la Société de Secours Mutuel dont il fut le président pendant 31 ans (de 1910 à 1941).
     Le bureau de bienfaisance et les œuvres scolaires ont aussi été l’objet de ses préoccupations.
     Membre influent de la Caisse Nationale de Crédit aux départements et aux communes, il fut le premier président du conseil d’administration de la caisse locale du Crédit Agricole.
     Sa brillante intelligence, sa volonté de fer, son énorme puissance de travail, sa grande passion pour le service public, firent de lui un grand maire auprès duquel les préfets et sous-préfets prenaient volontiers avis. Il savait être autoritaire, cassant au besoin, il aimait et recherchait la polémique, les réunions contradictoires où il apprenait l’art de la riposte. Il fut nommé secrétaire de l’Association des maires de France dont Albert Marquet, maire de Bordeaux était le Président.
     Il était un familier d’Henri Queille, qui avait recommandé à son chef de cabinet de ne rien refuser au Maire de Saint-Hilaire. Il avait à Paris son entrée dans presque tous les ministères.
     La fatigue physique ne semblait pas avoir de prise sur lui, mais les peines personnelles, les lassitudes du grand âge le frappèrent pendant la grande tragédie de 1940, il dut subir, la mort dans l’âme, l’occupation. A l’approche de l’ennemi il s’efforça d’empêcher l’exode de ses concitoyens « restons ici pour tenir tête, leur dit-il, des jours difficiles nous attendent », de fait, il se heurta dès leur arrivée aux autorités allemandes. « j’ai 73 ans, je n’ai jamais obéi à personne » répondit-il à cet officier qu’il devait par la suite amener à meilleure composition.
     Il fit l’union au sein de son conseil municipal dans lequel il comptait comme adjoint Gustave Guérin, sénateur et ancien député, et les Saint-Hilairiens savent ce que signifiait un tel rapprochement imposé par les circonstances : Gustave Guérin fut en effet son adversaire de toujours pour la conquête de la mairie.
     Ce n’est toutefois qu’en rechignant que Lucien Lelièvre se conforma aux exigences du Gouvernement de Vichy, et encore pas à toutes.
     Cette esquisse à grands traits serait incomplète si nous n’ajoutions pas que jusqu’à sa mort Lucien Lelièvre s’attacha passionnément à la recherche de la vérité en matière religieuse. Ses relations d’amitié qu’il entretenait avec certains membres du haut clergé, Monseigneur Laveille notamment, contribuèrent à amener l’homme politique qui se situait à la gauche de l’Alliance Démocratique à une plus juste conception du catholicisme de son époque. C’est pourquoi dans les dernières années de sa vie, tout en restant fidèle à l’idéal décanté de sa jeunesse il se sentait gagné par ce libéralisme qui l’avait poussé au temps de la séparation de l’Église et de l’État à obtenir le maintien provisoire des religieuses de la Communauté du Sacré Cœur de Coutances.
     Son épouse Marie Lelièvre fut Présidente du comité de la Croix Rouge de 1913 à 1939, elle fut remplacée par Mme Lehec.
     Pour rendre hommage à ce grand maire décédé le 31 mai 1941 et qui présida pendant 41 années aux destinées de notre ville, une plaque commémorative fut apposée sur sa maison le 6 octobre 1957 en présence de nombreuses personnalités, et c’est par délibération du 3 juillet 1975 que le conseil municipal décidera que la rue du Pont de Bretagne à l’hôpital s’appellerait rue Lucien Lelièvre.


GUERIN Gustave (1873-1949)

guerin

     Né le 20 octobre 1873 à Saint-Hilaire-du-Harcouët, fils de pharmacien, il fit ses études au collège de St-Hilaire, au Lycée de Caen, puis à l’École Supérieure de Pharmacie de Paris, des études que couronna le diplôme de pharmacien de 1ère classe. Il s’installa comme pharmacien rue Waldeck Rousseau.
     Il siégea au conseil municipal de notre cité pour la première fois en 1900, il fut élu Conseiller Général de 1907 à 1940, puis Député du 16 novembre 1919 au 20 décembre 1936 sur la liste d’Union Nationale Républicaine.
     Son activité de député fut axée sur les questions commerciales, respect du domicile, loyers, chiffre d’affaires, auxquelles il consacra plusieurs rapports non dénués d’intérêt, ainsi que sur les problèmes plus particuliers aux bouilleurs de cru. Il combattit la taxation des farines qui lui paraissait aussi dangereuse qu’inopérante.
     Le décès de M. Dudouyt, sénateur de la Manche, infléchit sa carrière politique, le courant populaire, soutenu et avivé par le « Courrier de la Manche » le porta à la Haute Assemblée le 20 décembre 1936. Il fut élu sénateur au premier tour de scrutin, et siégea jusqu’en 1940 à la commission d’administration générale, départementale et communale. En tant que sénateur, il ne prit pas part au vote du 10 juillet 1940 du Congrès de Vichy.
     Il fut nommé maire de Saint-Hilaire le 18 juin 1941 à la suite au décès de Lucien Lelièvre, mais son parcours personnel sous le régime de Vichy lui valut d’être destitué de ses fonctions et remplacé le 9 août 1944 par le docteur Daniel Cuche, nommé par le Général de Gaulle.
     Titulaire de la croix du combattant et commandeur de l’étoile de Roumanie, Gustave Guérin est décédé le 10 février 1949.

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