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LE MARÉCHAL FERRANT |
Au nombre des activités que comptaient nos bourgs , du temps où ils étaient prospères, il ne faut pas oublier
celle du Maréchal ferrant dont l‘atelier se trouvait souvent au cœur du village (à quelques exceptions près, on retrouvait dans chaque bourg la
trilogie : église, épicerie-café et forge)
Cet atelier était un passage obligé pour les possesseurs de chevaux – et ils étaient nombreux avant que la mécanique ne vienne bouleverser nos habitudes de vie. Cet homme s’avérait indispensable au même titre que le bourrelier, le charron, le forgeron -autant de métiers liés directement aux activités agricoles qui constituaient la richesse de notre région, et au cheval sans lequel rien n’aurait pu se faire Bien souvent, de surcroît, le maréchal était un homme polyvalent qui cumulait son travail de ferrage à celui de forgeron – le travail du fer qu’il fallait chauffer étant un point commun à ces deux artisans, mais qui devait avoir suffisamment de connaissances en matière équine pour répondre à tous les besoins des agriculteurs : morphologie , anomalies, maladies même puisque les vétérinaires n’étaient pas nombreux, castrations. On parlait alors de Maréchal-expert ou de maréchal-hongreur. Nicolas Beaugrand décrit " L’art du maréchal-expert " comme suit : " C’est bien chauffer le fer, le bien souder, bien forger, bien ferrer, bien cautériser, bien soigner, être adroit et hardi à bien panser le cheval des accidents qui lui peuvent survenir " En ce qui concerne la connaissance, indispensable, des chevaux, il ajoute :
Son outillage est bien spécifique : il prépare le sabot à l’aide d’un boutoir et d’un rogne-pied pour enlever la corne abîmée. Le brochoir et la mailloche servent à arracher les clous usés et à enfoncer ceux qui fixeront le nouveau fer. Les tricoises sont des pinces coupantes dont il se sert pour porter le fer rougi sur le sabot et pour couper les clous. Il peut lui arriver dans certains cas de ferrer à froid c’est-à-dire sans appliquer légèrement le fer chaud pour seulement marquer la corne et voir ainsi si l’ajustement est bon. Mais dans ce cas de ferrage à froid, il faut être sûr de son coup. Chez nous, le maréchal ferrant opérait " à la française " c’est-à-dire qu’il avait recours à un teneur de pied qui devait, lui aussi parfaitement connaître les chevaux. La confiance devait régner si on voulait que la tâche soit parfaitement accomplie. On dit qu’un homme pouvait ferrer au maximum 10 gros chevaux par jour. A cette époque, déjà lointaine où le spectacle était dans la rue et dans les ateliers , chez le maréchal ferrant, une sorte de magie opérait : celle du feu qui a toujours été source de fascination , des coups de marteau répétés sur l’enclume, du grésillement au contact du fer chaud mais surtout de cette odeur de corne brûlée qu’on ne retrouvait nulle part ailleurs ! Bien entendu, aucune commune de notre canton ne possède plus, ni bourrelier, ni charron, ni forgeron, ni maréchal ferrant puisque l’agriculture , moins présente (les " maisonniers " sont passés par là !) est complètement exercée au moyen de gros engins motorisés , équipés voir même suréquipés….. De ce temps là, on a gardé ça et là, des fers que l’on retrouve sur certaines façades, en guise de porte-bonheur. Par contre, dans notre société actuelle où les loisirs occupent une bonne place, entre autre l’équitation , une profession ancienne est encore bien représentée : C’est celle du …… maréchal ferrant justement. Cet homme là, contrairement à bon nombre de professions travaille quasiment de la même façon que nos ancêtres. On n’a pas encore inventé la machine ou le robot à ferrer les chevaux . Il faut donc toujours de la dextérité, de la force, connaître et reconnaître les anomalies et détenir l’art de s’adapter au caractère parfois impétueux de cet animal toujours décrit comme " le meilleur ami de l’homme " Son lieu de travail ? Dans les haras, les centres équestres, la Garde Républicaine . Quelques uns, au statut d’artisan indépendant se sont faits leur propre clientèle parmi les amoureux des chevaux chez qui ils se déplacent . Donc, ce que l’on peut conclure, c’est que du caractère utilitaire du cheval dans l’agriculture et à l’armée, on est passé aujourd’hui à celui du confort et de la performance dans le sport et le loisir mais nécessitant toujours l’intervention du maréchal- ferrant et du sellier entre autres. C’est pourquoi on trouve des structures telles que le Lycée d’enseignement professionnel agricole (LEPA) des Loges Marchis, où entre autres filières, on trouve celle de formation au métier de maréchal ferrant , avec …. Formateurs et instructeurs….. |
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